19 août 2016

Lockwood & Co., tome 1 : L'escalier hurleur

Jonathan Stroud, 2013


Le Royaume-Uni fait face au Problème : une épidémie de fantômes qui terrorisent les humains, quand ils ne tentent pas de les tuer. Lucy Carlyle, jeune fille aux incroyables talents intègre l'agence d'Anthony Lockwood et de son adjoint George Cubbins. Leur mission : protéger la population, nettoyer les habitations et les lieux publics, le tout en essayant de ne pas créer de problèmes supplémentaires. Et avec l'agence Lockwood & Co., ce n'est pas gagné ...




Je connaissais Jonathan Stroud pour son excellente série La trilogie de Bartimeùs, petit bijou de fantastique et d'humour. Toutefois, cette série ne m'avait jamais tenté, allez savoir pourquoi. Surtout que c'était une erreur. C'est là aussi très bien, même si un peu en deçà - faire mieux aurait de toute façon été très dur-.

C'est une série jeunesse, mais qui ne prend pas ses lecteurs pour des billes. Elle possède certes quelques défauts propres à cette classification, mais rien de bien méchant, j'ai pris énormément de plaisir à lire ce tome.

Tout d'abord, le contexte est parfaitement maîtrisé, on croit à l'apparition du Problème -aka des fantômes plus ou moins belliqueux- environ cinquante ans avant le début de notre histoire. L'auteur met en place de nombreux détails qui donnent corps à cette idée, des lampadaires anti-fantômes au glossaire en fin d'ouvrage recensant les différents types et classes de fantômes. L'époque n'est jamais vraiment indiquée, mais suivant les détails, ici et là, on peut penser que ça se déroule entre les années 80 et maintenant. (Pas vraiment l'univers de Sherlock Holmes, malgré ce que dit la critique du  New York Times sur la quatrième de couverture.)

Le partie pris de faire des enfants et des adolescents les seuls personnes capables de les voir, et donc de les combattre, m'avait rebuter au début, de peur d'avoir des personnages beaucoup trop stéréotypés et une romance prévisible. Mais j'étais médisante, les personnages sont bien travaillés, avec une psychologie propre, malgré quelques archétypes inévitables.
Lucy, dont on suit les pensées et les gestes, mais aussi Lockwood et George, sont très sympathiques.Leurs relations sont très bien décrites, permettant de rentrer tout de suite dans ce petit groupe.
J'aime particulièrement la jalousie sous jacente entre Lucy et George, qui se chamaillent pour avoir les faveurs et les compliments de Lockwood, ce qui rend certaines scènes particulièrement savoureuses.

Ceci nous amène à ce qui fait la véritable réussite de ce roman : l'humour. En effet, sans ça, on aurait affaire à une histoire agréable, mais rien de plus. L'humour rehausse tout : les personnages et leurs relations, mais aussi les scènes d'actions, en face de poltergeists ou d'esprits frappeurs ...
C'est moins marqué que dans Bartimeùs, pas de petites notes hillarantes, mais ça reste tout de même très marrant.

En conclusion, une enquête (dont je ne vous dévoilerais pas les détails pour plus de surprises) sous fond d'histoire de fantôme parfaitement menée, qui peut être lu dès 12 ans, le coté horrifique que pourrait apporter les revenants étant contrebalancé par l'humour (on est loin de L'épouvanteur de Joseph Delanay, qui a une histoire similaire, mais bien plus dur, parfois même glauque, que Lockwood & Co.).

Je vais tenter de me procurer la suite (2 autres livres, Le crâne qui murmure et Le garçon-fantôme, sont déjà disponibles) pour continuer les aventures de l'agence Lockwood.

Note : 3.5/5

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